Bientôt un nouveau jour férié supprimé en France en solidarité pour les seniors ? Le Sénat tire la sonnette d’alarme

28/10/2025
bientôt un nouveau jour férié supprimé en france en solidarité pour les seniors

En France, la suppression de jour férié revient régulièrement dans l’actualité, notamment lorsqu’il s’agit de financer des structures dédiées aux personnes âgées. Avec la crise des Ehpad qui s’aggrave et un déficit budgétaire qui menace l’équilibre de nombreux établissements, une nouvelle mesure est au cœur du débat public : instaurer une seconde journée de solidarité en 2025. Face à cette situation préoccupante, le Sénat a récemment tiré la sonnette d’alarme, alimentant de vives discussions sur la manière de soutenir durablement les seniors.

Depuis 2004, la première journée de solidarité impose déjà aux salariés et employeurs un effort collectif pour améliorer l’aide aux personnes âgées et handicapées. Pourtant, malgré les fonds récoltés chaque année – près de 3 milliards d’euros –, la situation financière des Ehpad continue de se détériorer. Beaucoup redoutent que sans mesures ambitieuses, le secteur médico-social ne soit confronté à des difficultés majeures à court terme.

Pourquoi le Sénat veut-il instaurer une seconde journée de solidarité ?

L’annonce d’une possible suppression de jour férié suscite autant d’attention que d’inquiétude parmi les Français. La proposition du Sénat vise à instaurer une seconde journée de solidarité dès 2025, face à l’urgence de la crise financière des Ehpad publics, dont le déficit atteint aujourd’hui 800 millions d’euros. Ce chiffre souligne combien la viabilité de ces établissements est menacée.

Concrètement, il s’agirait de demander une nouvelle contribution aux salariés, comme c’est déjà le cas depuis deux décennies. La première journée rapporte environ 3 milliards d’euros par an, mais cette somme ne suffit plus à répondre à l’évolution démographique et aux besoins croissants du soutien aux seniors. Le Sénat estime donc nécessaire d’aller plus loin pour garantir la survie du secteur médico-social.

Quelles sont les conséquences pour les Français si ce jour férié est supprimé ?

Si cette proposition est adoptée, chaque salarié devra renoncer à un jour férié supplémentaire, un RTT ou une partie de ses congés payés pour financer la seconde journée de solidarité. Ce choix accentue la mobilisation nationale, mais il relance aussi le débat sur la charge pesant sur les actifs alors que la France compte déjà moins de jours chômés que certains voisins européens.

La suppression de jour férié implique de travailler un jour normalement chômé, sans compensation salariale, pour financer directement le secteur médico-social. Si la solidarité envers les plus vulnérables semble incontournable, beaucoup s’interrogent sur la capacité de ce dispositif à apporter une solution durable à la crise des Ehpad, sans alourdir constamment la charge sur les actifs.

La situation financière des Ehpad interpelle-t-elle vraiment autant ?

Les chiffres sont parlants : la situation financière des Ehpad atteint un point critique, avec des besoins de financement en forte hausse et des déficits qui se creusent. Pour certains établissements, le fonctionnement quotidien est menacé, ce qui inquiète autant les résidents et leurs familles que les professionnels du secteur, déjà confrontés à des conditions de travail difficiles.

Dans le débat public, une fatigue générale s’installe face à l’insuffisance persistante des moyens. Entre sous-effectif, manque d’équipements et augmentation constante des dépenses, nombreux sont ceux qui réclament un plan ambitieux plutôt qu’une succession de mesures ponctuelles. L’idée que la solidarité nationale repose uniquement sur les actifs soulève de plus en plus de critiques.

Quels arguments alimentent la controverse autour de cette seconde journée ?

L’efficacité réelle de la seconde journée de solidarité

Plusieurs élus et professionnels du secteur médico-social s’interrogent sur l’efficacité réelle d’une telle mesure dans la durée. Si la première journée avait permis de collecter des ressources précieuses, étendre ce dispositif risque d’avoir un effet limité, tant les besoins structurels des Ehpad continuent de croître. Certains plaident donc pour des réformes plus profondes et ciblées.

La sénatrice Anne Souyris estime qu’il faudrait aller au-delà du simple apport budgétaire annuel. Elle préconise une meilleure indexation des tarifs des Ehpad sur l’inflation et une refonte du mode de financement, jugeant ces pistes plus efficaces pour soutenir le secteur. De nombreux acteurs espèrent ainsi une réforme globale plutôt qu’un simple palliatif temporaire.

Un impact social contesté

La répétition des sacrifices imposés aux salariés pose aussi la question de l’équité de cet effort collectif. Beaucoup expriment une lassitude, d’autant plus que le pouvoir d’achat reste un enjeu central dans le contexte actuel. Que ce soit pour ceux qui doivent sacrifier une partie de leurs vacances ou voir leur emploi du temps modifié lors des jours fériés concernés, le débat public reste vif.

Le risque, selon certains syndicats, est que la multiplication des journées travaillées au nom de la solidarité affaiblisse la cohésion sociale. La suppression de jours chômés réduit en effet les temps de repos essentiels à la vie personnelle et familiale, sans garantir pour autant une amélioration nette de la prise en charge des personnes âgées dépendantes.

Quels scénarios alternatifs au financement des Ehpad sont discutés ?

Face à cette impasse, différents modèles émergent dans les discussions politiques et professionnelles. Plutôt que de continuer à puiser dans les congés et jours de repos, certains experts proposent d’autres leviers : repenser la tarification, alléger certaines charges ou mieux calibrer les dotations publiques figurent parmi les pistes évoquées.

La revalorisation des métiers du grand âge est également mise en avant. Mieux rémunérer les professionnels, renforcer l’attractivité des métiers des Ehpad ou investir davantage dans la formation pourraient permettre de limiter certains coûts liés à la sous-traitance ou à l’intérim.

  • Mise en place d’une meilleure indexation des budgets Ehpad sur l’inflation
  • Refonte complète des modes de tarification
  • Investissements spécifiques pour moderniser les infrastructures
  • Soutien financier accru de la part de l’État central ou des collectivités locales
  • Mobilisation plus large de la solidarité nationale selon d’autres mécanismes que la suppression de jour férié

Toutes ces options nourrissent actuellement les échanges entre partenaires sociaux, représentants des familles, professionnels médicaux et responsables politiques. Rien ne permet encore de savoir quelle solution sera retenue, mais la pression reste forte pour inventer un modèle pérenne de soutien au secteur médico-social et aux seniors.

Facebook
LinkedIn