Quels sont les dangers de voyager au Cap Vert ?

16/11/2025
Quels sont les dangers de voyager au Cap Vert ?

Le Cap-Vert attire de nombreux voyageurs par ses paysages volcaniques et ses plages paradisiaques. Toutefois, cette destination atlantique présente certains risques sécuritaires et sanitaires qu’il convient de connaître avant le départ. L’archipel connaît une évolution préoccupante de la criminalité, particulièrement dans les zones urbaines et touristiques.

L’essentiel

Points clés Détails et recommandations
🚨 Criminalité en hausse Éviter les déplacements nocturnes à pied, privilégier les groupes
⚕️ Risques sanitaires tropicaux Dengue et paludisme présents, utiliser répulsifs et moustiquaires
🌋 Dangers géologiques actifs Activité volcanique sur Fogo, séismes fréquents à l’ouest
💊 Infrastructures médicales limitées Prévoir assurance rapatriement, médicaments spécialisés indisponibles
🌧️ Risques météorologiques saisonniers Pluies torrentielles d’août à octobre, harmattan perturbe vols
📋 Services d’urgence insuffisants Aucun secours routier, ambassade française aux capacités restreintes

Les autorités françaises classent l’intégralité du territoire capverdien en zone de vigilance renforcée. Cette classification reflète une réalité terrain marquée par une recrudescence des incidents impliquant des touristes étrangers, notamment dans les îles de Santiago et Boa Vista.

Sécurité et criminalité : les risques pour les voyageurs

La délinquance au Cap-Vert connaît une progression inquiétante depuis plusieurs années. Les villes principales comme Praia voient se multiplier les agressions violentes à main armée, touchant autant les touristes que les résidents. Ces incidents surviennent désormais en pleine journée, brisant l’image d’une destination exclusivement paisible.

Les lieux touristiques constituent des cibles privilégiées pour les voleurs à l’arraché. Ces derniers opèrent souvent par groupes organisés et n’hésitent plus à recourir à la violence physique ou aux menaces armées. Les objets recherchés incluent principalement les bijoux en or, téléphones portables et appareils photographiques – tout ce qui peut être revendu rapidement.

Une tendance particulièrement préoccupante concerne les agressions à caractère sexuel, ciblant principalement les femmes voyageant seules. Plusieurs cas d’attaques sur des voiliers ont également été rapportés, démontrant que même les zones d’ancrage ne garantissent plus une sécurité absolue.

Zone Niveau de risque Types d’incidents fréquents
Santiago (Praia) Élevé Agressions armées, vols avec violence
São Vicente Moyen à élevé Vols à l’arraché, cambriolages
Boa Vista Moyen Vols sur sites touristiques, agressions en randonnée
Autres îles Faible à moyen Délinquance opportuniste

Les recommandations de sécurité incluent d’éviter les déplacements nocturnes à pied, particulièrement dans les centres urbains. Il convient de ne jamais opposer de résistance lors d’une tentative de vol et de privilégier les déplacements en groupe après la tombée de la nuit.

Risques sanitaires : maladies tropicales et infrastructures limitées

Le Cap-Vert présente plusieurs risques sanitaires spécifiques aux zones tropicales. La dengue connaît une recrudescence notable depuis novembre 2023, favorisée par une forte densité de moustiques et des conditions climatiques propices à leur reproduction. Cette maladie virale peut provoquer des complications graves nécessitant une hospitalisation d’urgence.

Le paludisme, bien que rare, reste présent sur l’île de Santiago, particulièrement durant la saison des pluies. Les voyageurs doivent impérativement adopter des mesures de protection antimoustiques : répulsifs efficaces, vêtements longs et moustiquaires imprégnées d’insecticide.

Le virus Zika constitue un autre danger, touchant sporadiquement les îles Sous-le-Vent. Sa transmission s’effectue principalement par piqûres de moustiques mais également par voie sexuelle. Les femmes enceintes doivent être particulièrement vigilantes car ce virus peut provoquer des malformations congénitales chez le fœtus.

Les infections digestives représentent un risque constant. Des cas de Shigella et de fièvre typhoïde sont régulièrement signalés. L’eau du robinet n’étant pas potable, il convient de ne consommer que de l’eau en bouteille ou correctement traitée. Les capacités médicales locales restent très limitées, avec un accès restreint aux médicaments spécialisés.

Dangers naturels et environnementaux

L’archipel capverdien se situe dans une zone géologiquement active exposée à plusieurs risques naturels majeurs. L’activité volcanique reste omniprésente, particulièrement sur l’île de Fogo où le volcan Pico Grande culmine à 2 829 mètres. Les séismes de faible amplitude sont fréquents sur les îles occidentales, témoignant d’une instabilité géologique permanente.

La saison des pluies, s’étendant d’août à octobre, apporte son lot de dangers. Bien que les ouragans touchent rarement directement l’archipel, les précipitations intenses provoquent régulièrement des glissements de terrain et des inondations. Les routes de montagne deviennent particulièrement dangereuses durant cette période.

L’harmattan, ce vent saharien chargé de poussière, perturbe considérablement le trafic aérien entre décembre et mars. Les retards et annulations de vols sont monnaie courante, pouvant compromettre les projets de voyage. Les activités nautiques présentent également des risques significatifs en raison de l’absence totale de dispositifs de secours en mer.

Les recommandations incluent :

  • Éviter l’ascension du Pico Grande sans guide expérimenté
  • Se renseigner sur les conditions météorologiques avant toute activité de plein air
  • Prévoir des assurances rapatriement adaptées aux évacuations médicales
  • Respecter les consignes de baignade et éviter les zones non surveillées

Précautions pratiques pour voyager sereinement

L’absence de services d’urgence développés au Cap-Vert exige une préparation minutieuse du voyage. L’ambassade de France dispose de capacités limitées et ne peut délivrer de titres d’identité en cas de perte. Un simple laissez-passer peut être émis, mais les démarches s’avèrent longues et complexes.

Les transports locaux présentent leurs propres défis sécuritaires. L’absence de réseau public interurbain oblige à utiliser des taxis collectifs privés dont la conduite peut s’avérer dangereuse. Il n’existe aucun service de secours routiers d’urgence, rendant les pannes particulièrement problématiques.

La législation locale sanctit sévèrement certains comportements. La consommation et le trafic de stupéfiants peuvent entraîner jusqu’à huit ans d’emprisonnement. La conduite en état d’ivresse constitue un délit grave, tandis que la vente d’alcool aux mineurs de dix-huit ans est strictement interdite.

Les voyageurs doivent conserver leurs documents d’identité en lieu sûr, éviter de porter des bijoux voyants et limiter les espèces transportées. Une vigilance accrue s’impose compte tenu du niveau Vigipirate « Urgence attentat » maintenu pour tous les ressortissants français à l’étranger. La prudence et la préparation restent les meilleures garanties d’un séjour réussi dans cet archipel aux multiples facettes.

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