« Il me faudra 4 ans pour tout rembourser » : une automobiliste de 65 ans écope d’une grosse amende car elle roulait trop lentement

30/10/2025
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Un col enneigé, quelques chevaux transportés en camion et une infraction inattendue : voilà comment la vie de Bernadette Bandelier, retraitée suisse de 65 ans, a soudain basculé. Accusée d’excès de lenteur alors qu’elle se croyait prudente, cette femme doit aujourd’hui s’acquitter d’une sanction financière qui pèsera sur ses prochaines années. Derrière ce road trip hivernal sur le Julier, une histoire lancinante mêlant incompréhension, justice implacable et lutte personnelle.

Comment une simple précaution s’est transformée en amende importante ?

L’hiver réserve parfois des surprises peu agréables. Pour Bernadette Bandelier, le mois de février 2022 reste gravé dans sa mémoire : conduite en pleine montagne, météo glaciale annonçant -6 °C et un convoi essentiel puisqu’elle transporte ses deux chevaux. Consciente du bien-être de ces animaux, elle ralentit et adapte sa vitesse, oscillant entre 15 et 20 km/h sur le col de Julier. Ce choix, dicté par l’expérience et la prudence, va pourtant lui coûter cher.

D’ailleurs, de nouvelles réglementations concernant les conducteurs âgés de plus de 65 ans imposent à certains moments davantage de vigilance quant à l’équipement obligatoire et aux vérifications périodiques. Alors qu’elle pensait ne causer aucune gêne, l’intervention soudaine d’un contrôle routier met brusquement fin à sa tranquillité. À la suite d’une dénonciation par un autre automobiliste agacé, les policiers ordonnent l’arrêt du véhicule. Les conséquences sont immédiates : une vérification longue, plus de deux heures de contrôle au froid, et finalement, la rédaction d’une contravention officielle pour excès de lenteur. L’amende initiale s’élève à 300 francs suisses, mais la suite va considérablement alourdir la note.

Pourquoi la contestation de la sanction financière n’a-t-elle rien arrangé ?

Poussée par la conviction que cette amende importante est infondée, la retraitée décide de ne pas en rester là. Un ami, sensible à sa situation, l’encourage à déposer une réclamation. Avec détermination, Bernadette espère voir reconnaître la légitimité de son comportement prudent. Pourtant, la machinerie administrative suisse se révèle vite implacable : non seulement sa contestation échoue, mais les frais de procédure font bondir la note finale.

Dans le cadre du débat public, la question des contrôles réguliers pour les personnes âgées revient fréquemment, notamment à propos des procédures à suivre et des examens médicaux recommandés tous les cinq ans pour les conducteurs de plus de 70 ans selon certains projets récents. Le montant passe rapidement à 780 francs avec les frais, puis, après rejet définitif du recours, atteint même 2500 francs. Entre-temps, la fatigue gagne la conductrice : ses ressources physiques s’érodent, aggravées par sa maladie pulmonaire persistante. Malgré tout, Bernadette refuse de sombrer dans l’amertume, pesant avec lucidité chaque franc dépensé pour défendre sa cause.

Quels impacts ce procès a-t-il eu sur la vie de la retraitée ?

Au-delà du choc initial et de l’incrédulité, cet épisode bouleverse profondément sa routine. Habituée à gérer scrupuleusement son budget, cette femme de 65 ans fait face à une nouvelle réalité où la moindre erreur coûte cher. Son revenu mensuel de 3500 francs suisses, pourtant confortable au premier regard, ne suffit plus à couvrir tous les frais quand on y ajoute santé fragile, dépenses quotidiennes et maintenant les mensualités de remboursement fixées à 50 francs chacune.

Ce rythme imposé n’est pas anodin : quatre années entières seront nécessaires avant d’effacer la dette liée à cette fameuse contravention. Et l’effet boule de neige de la procédure n’a fait qu’aggraver la situation financière de cette automobiliste âgée, déjà ébranlée moralement par la tournure des événements.

Qu’en est-il de l’excès de lenteur sur la route ?

L’affaire relance aussi le débat sur la tolérance autour de la vitesse dite « trop basse ». Si rouler trop lentement peut effectivement provoquer un embouteillage ou représenter un danger lorsqu’il bloque la circulation, la frontière avec la prudence reste floue, surtout en zone difficile. La question du bon jugement sur ce type d’infraction laisse perplexe, spécialement lorsque le conducteur invoque des raisons valables – comme ici la sécurité animale et la météo.

Cet exemple soulève ainsi la difficulté de concilier respect strict de la loi et adaptation pragmatique aux circonstances. Sur les routes sinueuses, une vitesse réduite n’est parfois pas synonyme d’inattention ou de manque de compétence mais bien d’une conscience aiguë des risques encourus. La rigidité administrative finit parfois par sembler déconnectée des réalités vécues par les usagers seniors.

Quels enseignements tirer de la mésaventure de cette automobiliste de 65 ans ?

L’histoire vécue par Bernadette Bandelier interpelle, non seulement pour l’amende importante qui en a découlé, mais aussi pour l’isolement ressenti durant la procédure. Le long combat administratif, mené désormais à contrecœur, témoigne de la fragilité des personnes âgées face aux sanctions financières de ce type. D’autres retraités pourraient se retrouver dans des situations similaires sans toujours comprendre l’origine du reproche ni anticiper l’impact d’une telle décision sur leur quotidien.

Par ailleurs, ce cas souligne aussi l’importance pour chaque automobiliste d’adapter sa conduite aux conditions et de tenter, malgré les difficultés, d’engager le dialogue avant que la contravention ne devienne irrémédiable. Se retrouver dénoncé par un autre automobiliste donne à la situation une tournure particulière, rappelant que tous les imprévus routiers ne naissent pas forcément d’une mauvaise intention. Parfois, l’application mécanique d’une réglementation peut pousser certains à bout, surtout ceux qui pensent agir pour le mieux.

  • Attention à la signalisation spécifique sur certaines routes (cols, zones rurales, transit agricole)
  • Prendre connaissance des limites minimales et maximales de vitesse autorisées lors de trajets inhabituels
  • Conserver les justificatifs médicaux si un problème de santé motive une conduite différente de la norme
  • Garder un contact direct avec les autorités compétentes en cas de désaccord afin d’éviter l’escalade des frais annexes
  • Se faire accompagner par des associations spécialistes du droit routier lors d’une contestation
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